L’industrie des influenceurs IA en plein essor

Barcelone * Une agence de mannequins crée une influenceuse pilotée par l’IA qui rapporte jusqu’à 10 000 € par mois. Le fondateur de l’agence en avait assez des influenceurs humains et de leur égo. Lilmiquela (*) semble déjà avoir pris quelques rides…

25 ans, cheveux roses, 125 000 abonnés sur Instagram (fit_aitana), Aitana Lopez marque un tournant étonnant pour l’industrie des influenceurs IA en plein essor (https://pin.it/1G6MQIK) TL;DR

  • Les influenceuses (fitness, mode, etc.) générées par l’intelligence artificielle (IA) se multiplient.
  • The Clueless, une agence d’influence espagnole, a été pionnière dans la création d’un modèle d’IA nommé Aitana Lopez, conçu pour remplacer les influenceurs et modèles réels.
  • Le récent avertissement d’Elon Musk selon lequel l’IA rend les emplois obsolètes trouve une expression pratique à mesure que certaines agences de com adoptent la technologie pour éliminer les défis posés par les influenceurs humains.
  • Aitana Lopez, une création numérique aux 125 000 abonnés sur Instagram (fit_aitana), génère des revenus substantiels, soulignant le succès du projet de l’agence dans la modélisation de l’IA.
  • Bonus en fin d’article : Crée toi-même ton influenceuse IA !

Article complet (6 min de lecture)

Dans cette agence de com barcelonaise, ils ont donc décidé de créer leur propre influenceuse afin de l’utiliser comme modèle pour les marques qui les approchaient.

Ils ont ainsi créé Aitana, une jeune femme exubérante de 25 ans aux cheveux roses, originaire de Barcelone, dont l’apparence physique est proche de la perfection. Le mannequin virtuel peut gagner jusqu’à 10 000 € par mois, selon son créateur, mais la moyenne se situe autour de 3 000 €.

Nous l’avons fait pour le bien de l’entreprise, pour ne pas avoir à dépendre d’autres personnes qui ont des egos, des manies ou qui cherchent simplement à gagner beaucoup d’argent en posant“, explique Rubén Cruz, fondateur de l’agence The Clueless.

Cruz traversait une mauvaise passe l’été dernier car il n’avait pas beaucoup de clients. ” Nous avons commencé à analyser notre façon de travailler et nous nous sommes rendu compte que de nombreux projets étaient suspendus ou annulés en raison de problèmes indépendants de notre volonté. Il explique son raisonnement : « de nombreux projets de The Clueless étaient « suspendus ou annulés en raison de problèmes indépendants de notre volonté. Souvent, c’était la faute de l’influenceur ou du mannequin et non des problèmes de conception. »

Pour tenter de mettre fin à cette période de difficultés (peu de clients), l’agence barcelonaise a pris une décision radicale face aux clients humains harcelants et exigeants : elle a créé un modèle d’IA à la place.

L’agence affirme avoir utilisé des outils d’IA pour donner vie à Aitana, une femme de 25 ans aux cheveux roses, native de Barcelone. Ses concepteurs prétendent qu’elle a l’apparence suffisamment réelle pour tromper même une célébrité humaine en la contactant dans ses messages directs et en l’invitant à sortir.

Le succès financier ne s’est pas fait attendre, Aitana rapportant jusqu’à 10 000 € par mois à l’équipe.

Le co-créateur d’Aitana et fondateur de The Clueless, explique : « Nous l’avons fait pour améliorer nos revenus et ne plus dépendre de personnes avec des egos, des manies ou simplement avides d’argent. »

Même si cela semble vouloir susciter délibérément la controverse (pour créer le buzz autour de cette agence?), c’est un tournant étonnant pour l’industrie des influenceurs IA en plein essor (*). Nous avons déjà vu des modèles générés par l’IA gagner en popularité sur les réseaux sociaux, et des agences publicitaires exploiter des influenceurs CGI maladroits pendant la période précédant l’IA générative.

Aujourd’hui, cette équipe pousse apparemment le concept à son terme en le commercialisant ouvertement et en déclarant haut et fort qu’ils n’ont aucun intérêt à travailler avec des modèles humains maintenant que les générateurs d’images d’IA existent.

En plus de conclure des accords de marque à plus de 1 000 € chacun, Aitana vend également des images osées sur une plateforme de type OnlyFans appelée Fanvue. Son compte Instagram compte près de 150 000 abonnés.

Les photos glamour d’Aitana trompent-elles quelqu’un ?

Cruz affirme que oui : « Un jour, un acteur latino-américain bien connu a envoyé un message à Aitana pour l’ inviter». Cet acteur a environ cinq millions d’abonnés, et certains membres de notre équipe ont regardé sa série télévisée quand ils étaient enfants. » « Il n’avait aucune idée qu’Aitana n’existait pas », a-t-il ajouté.

En plus des revenus générés, les influenceurs IA comme Aitana pourraient permettre à d’autres agences de créer des modèles sans les complications humaines.

« Ils veulent une image qui ne soit pas une personne réelle, représentant les valeurs de leur marque », explique Cruz, « pour éviter les problèmes de continuité en cas de licenciement ou de perte de confiance. »

En outre, utiliser un générateur d’images IA pour créer des photos d’influenceurs permet d’économiser considérablement par rapport au coût de travailler avec une célébrité humaine.

« Kim Kardashian gagne un million d’euros pour une photo Instagram, et elle ne guérit pas le cancer », souligne Cruz. « Personne ne gagne un million d’euros en téléchargeant une photo sur un réseau social, cela me semble absurde. »

Bien sûr, remplacer les influenceurs humains par des modèles générés par l’IA est aussi controversé que potentiellement lucratif. C’est un exemple rare et audacieux de la technologie d’IA utilisée directement pour remplacer le travail humain.

C’est également un sujet brûlant de nos jours. L’utilisation de l’IA pour remplacer les acteurs a été un point central de la grève des acteurs hollywoodiens cette année, le syndicat des artistes étant préoccupé par les propositions visant à utiliser les ressemblances des acteurs d’arrière-plan à perpétuité.

La fin des influenceurs humains est-elle vraiment imminente ? Alors que de plus en plus d’agences adoptent l’IA, personne ne sait vraiment si le concept aura un attrait à long terme. Wait and see…

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https://fashionista.com/2018/04/lil-miquela-cgi-influencers-trend
Lil Miquela

(*) Lil Miquela (ou Miquela Sousa) est un personnage de fiction créé en 2016 sur un logiciel d’imagerie 3D par deux Américains, Trevor McFedries et Sara DeCou. Sous l’apparence d’une jeune adulte de 19 ans, elle « vit » sur le réseau social Instagram où son compte cumule plusieurs millions d’abonnés. 

(**) L’impact de l’IA sur le marketing d’influence et les influenceurs virtuels * Le marketing en 2023 est guidé par les datas et dépend (de moins en) moins de la créativité et d’un budget élevé => Internet, et avec la révolution numérique, des entreprises comme Google et Facebook ont considérablement et durablement modifié le secteur. En conséquence, la publicité est plus ciblée que jamais et, par conséquent, la compréhension des mécanismes sur les plateformes sociales est devenue une compétence clé. Grâce à sa capacité à analyser rapidement et précisément d’énormes quantités de datas, l’intelligence artificielle a rendu le processus d’identification des influenceurs, la prédiction du succès des campagnes et même l’automatisation de la création de contenu plus efficients et efficaces. Voir le dossier sur le sujet de l’impact de l’IA sur le marketing d’influence et par exemple sur les influenceurs virtuels.

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Sources :

BONUS (8/1/2024): Crée toi-même ton influenceuse IA !

Créer un personnage virtuel n’est pas très complexe, le rendre célèbre est un défi plus ardu.

d’après un post Linkedin de Benoit Raphael:

Les “influenceurs IA” font leur percée sur les réseaux sociaux, suscitant de l’engouement et générant des revenus. Comment les créer ? Dans une vidéo Youtube (qui date déjà un peu 🎉), jBenoit Raphael a exploré de manière ludique les aspects techniques de ces personnages virtuels souvent confondus avec de réelles IA par les médias.

Des figures comme Lil Miquela (2,6 millions d’abonnés) et Aitana Lopez (253 000 abonnés, 10 000€/mois de revenus) ne sont pas réellement des “IA”. Ce sont des images fabriquées grâce à l’intelligence artificielle. Tout le reste relève du marketing.

Majoritairement incarnées par des femmes, elles jouent parfois sur des stéréotypes sexistes, soulignant ainsi les caractéristiques encore immatures de ce secteur.

Grâce aux nouveaux outils d’intelligence artificielle, tels que Stable Diffusion (via les #LoRA) et Midjourney (avec quelques astuces), il est maintenant possible de créer en quelques minutes une potentielle star des réseaux sociaux et de publier des contenus réalistes sur Instagram.

Cela demande une certaine tactique. Les IA génératives produisent de manière probabiliste et aléatoire, rendant compliqué le fait de reproduire le même personnage, mais cela reste possible.

Cependant, comme vous le découvrirez, bien que créer un personnage virtuel ne soit pas très complexe, le rendre célèbre est un défi plus ardu.

Benoît RAPHAËL : “Je partage tous ces détails dans un tutoriel vidéo que j’ai voulu très accessible, tout en proposant une analyse critique du phénomène. C’est une expérience amusante et cela permet de plonger dans l’univers dynamique de la communauté des créateurs d’images générées par l’IA. Un univers parfois technique et complexe, loin des clichés sur cet “art” numérique.

Parmi les quatre approches que je présente, la dernière, le #faceswap, est aussi simple que… surprenante. En tout cas, elle m’a surpris (non pas par la technique en elle-même, mais par le fait qu’elle fonctionne aussi bien dans cet exercice).

📺 Pour visionner la vidéo Crée toi-même ton influenceuse IA ! cliquez ici 

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